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Kabila, Katumbi, Fayulu et Sesanga demandent un dialogue national.

· Billet de la rédaction

En République démocratique du Congo, alors que les poursuites judiciaires se resserrent autour de l'ancien président Joseph Kabila, l'opposition s'efforce de renforcer son unité. Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sesanga ont uni leurs voix dans une déclaration historique, marquant ainsi une collaboration inédite, en particulier entre Kabila et Fayulu. Ce passage met en lumière l'importance d'une approche locale pour résoudre la crise sécuritaire dans l'est du pays, tout en pointant du doigt l'exclusion des acteurs congolais des pourparlers en cours.

Il est impératif d'organiser un dialogue national impliquant les quatre signataires.
Selon leur vision, il s'agit de dévoiler les racines cachées de la crise et d'imaginer des issues pérennes.

De cette manière, ils renouvellent leur appui à l'initiative commune de la Cenco et de l'Église du Christ au Congo, qu'ils décrivent comme l'unique démarche congolaise, accueillante envers toutes les parties prenantes.

Ils lancent un appel vibrant à tous les acteurs impliqués, qu'il s'agisse de l'Union africaine, des facilitateurs de Doha et de Washington, pour qu'ils apportent leur soutien à cette initiative congolaise. Ensemble, ils sont invités à harmoniser leurs actions dans le but de préserver la stabilité du pays et de la région des Grands Lacs.

En dépit de leur appréciation des accords récemment conclus entre la RDC et l'AFC-M23 d'une part, et entre Kinshasa et Kigali d'autre part, ils jugent que ces documents ne vont pas assez loin.

Ils se concentreraient principalement sur les aspects extérieurs et militaires, reléguant parfois la RDC au second plan.

Ils martèlent que les raisons endogènes doivent être prises en considération.
Ils pointent du doigt la Constitution bafouée, les finances dilapidées, la gouvernance défaillante, les libertés fondamentales bafouées. En plus de cela, ils pointent du doigt des facteurs externes tels que le non-respect des frontières ou l'extraction sauvage des minéraux.

Ils terminent en insistant sur la nécessité de rendre publics les accords économiques au niveau sous-régional. Leur objectif suprême : illuminer les esprits et révéler la vérité au grand jour, clament-ils.

La population congolaise est pleinement consciente des défis politiques auxquels elle est confrontée et des fardeaux historiques impliqués dans les tourments actuels de la République Démocratique du Congo (RDC).

Pourtant, la population congolaise a pleine conscience des défis politiques et des fardeaux historiques impliqués dans les tourments actuels de la République Démocratique du Congo (RDC). Les Congolais se souviennent vivement de l'ère Kabila (2001-2019), une période entachée par des scandales de corruption, une gouvernance défaillante, une répression politique sévère, et la vente à bas prix des richesses naturelles du pays à des acteurs étrangers ou à une élite privilégiée.
Le come-back sur l'échiquier politique de personnalités liées à cette période, portant un discours prétendument unificateur ou démagogique, est véritablement interprété par certains comme une tentative de révision de l'histoire. Les partisans de l'ancien président Joseph Kabila, surnommés les "kabilistes", sont régulièrement pointés du doigt pour leur implication dans la gouvernance du pays,

Pendant de longues années, les richesses de notre terre ont été pillées sans vergogne. Des accords douteux, tissés dans les domaines de l'exploitation minière, pétrolière et forestière, ont privé l'État de précieuses rentrées financières, pendant que des géants de l'industrie et des cercles politico-affairistes s'en mettaient plein les poches.

La répression politique se déployait avec une brutalité implacable : les manifestations pacifiques étaient violemment réprimées, les voix des médias indépendants réduites au silence, et les opposants jetés en prison ou contraints à fuir leur pays.

Le contraste saisissant : Malgré les trésors incommensurables que recèle le pays, une frange importante de ses habitants demeure plongée dans une misère profonde, côtoyant des infrastructures en ruine et des services publics à la limite de l'inexistence.

En ce jour, sous le règne de Félix Tshisekedi depuis 2019, on observe une tentative de réémergence de certains anciens dignitaires ou alliés du régime Kabila. Ils cherchent à se réinventer en critiquant le pouvoir en place ou en se posant en solutions de rechange. Pourtant, la méfiance persiste parmi de nombreux Congolais, qui doutent que ces acteurs aient fait preuve de transparence quant à leur gestion antérieure.

Il est impératif, pour faire progresser la démocratie en République Démocratique du Congo, que les dirigeants politiques, actuels et passés, assument la responsabilité de leurs actes devant la justice et la population. La transparence et la reddition de comptes sont des piliers essentiels pour avancer vers un avenir plus juste et équitable. Les paroles envoûtantes ne pourront jamais effacer les cicatrices laissées par les régimes passés.

Le souvenir reste ancré dans la mémoire du peuple congolais. C'est en puisant dans cette mémoire collective que nous pourrons aspirer à susciter un réel changement, à réclamer ardemment une gouvernance empreinte de justice et à promouvoir une juste répartition des richesses nationales.