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Sécurité aéroportuaire : une bombe à retardement
Ce n’est pas la première fois que les infrastructures critiques de la RDC révèlent leur vulnérabilité. Mais cette fois, c’est le sommet de l’État qui a été exposé. La tour de contrôle, privée de communication, incapable d’assurer l’atterrissage du vol présidentiel. Plusieurs aéronefs déroutés vers Brazzaville. Et un président contraint de patienter dans les airs, en pleine zone d’approche.
La Régie des Voies Aériennes (RVA) a réagi en suspendant le commandant de l’aéroport pour « désobéissance aux instructions » et « maintien d’un technicien incompétent ». Mais cette mesure suffit-elle à répondre à la gravité de l’événement ?
Complot ou incompétence ?
L’interrogation est légitime : comment une telle faille peut-elle survenir précisément au moment où le président rentre d’une mission diplomatique ? Pourquoi le système de secours n’a-t-il pas été activé ? Qui a laissé en poste un personnel incapable de suivre les protocoles ? Et surtout, qui aurait intérêt à exposer le Chef de l’État à un tel danger ?
Certains observateurs évoquent une tentative de déstabilisation, voire un complot contre la vie du président. Si cette hypothèse s’avère fondée, nous ne sommes plus dans le registre de la négligence, mais dans celui de la haute trahison.
Sanctions et réformes : l’heure de vérité
Il ne suffit pas de suspendre un commandant. Il faut :
Ouvrir une enquête judiciaire indépendante, avec mandat d’identifier les complices éventuels au sein de la RVA et des services de sécurité.
Auditer l’ensemble des infrastructures aéroportuaires, en particulier les systèmes de secours et les procédures de crise.
Sanctionner pénalement toute personne ayant délibérément entravé le fonctionnement du balisage ou de la tour de contrôle.
Moderniser les équipements, en mettant fin à la dépendance aux groupes électrogènes et aux onduleurs vétustes.
Former et certifier le personnel technique, avec des contrôles réguliers de compétence et de loyauté.
La République ne peut voler à l’aveugle
Ce qui s’est passé à N’djili n’est pas un simple incident. C’est un signal d’alarme. La sécurité du président, des passagers, et de l’État tout entier ne peut dépendre d’un technicien mal formé ou d’un inverseur défectueux. Il est temps de sortir de l’improvisation et de l’impunité.
La lumière doit être faite. Et cette lumière ne viendra pas des projecteurs de l’aéroport, mais de la volonté politique de protéger la République contre ses propres failles… et ses ennemis tapis dans l’ombre.
Aimé Wa Nzambi