RDC : Le gouvernement suspend les urgences de HJ Hospitals après un décès lié au refus de soins

Kinshasa, 11 septembre 2025 — Le gouvernement congolais a annoncé la suspension « jusqu’à nouvel ordre » du service des urgences de HJ Hospitals, établissement médical privé appartenant à l’homme d’affaires indien Harish Jagtani, à la suite d’un incident tragique survenu dans la nuit du dimanche à lundi.

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Selon les autorités sanitaires, une femme est décédée après s’être vu refuser des soins d’urgence faute de pouvoir verser une caution jugée « exagérée » de 5 000 USD, exigée par l’établissement malgré un acompte déjà versé. Ce drame a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique, relançant le débat sur l’accès aux soins dans les cliniques privées de la capitale.

Le nom de Divine portait en lui une promesse. Celle d’une vie lumineuse, d’un avenir à construire. Mais ce mardi soir, cette promesse s’est brisée sur le seuil de l’hôpital Diamant, dans la commune de Limete, où la jeune fille a été refusée aux urgences faute de pouvoir payer une caution jugée exorbitante.

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Accompagnée de sa mère et de sa sœur, Divine était en détresse vitale. Selon les témoignages de la famille, elle avait déjà versé un acompte, mais l’établissement exigeait encore 5 000 USD pour initier les soins. Une somme hors de portée, surtout dans l’urgence. Malgré les supplications, les cris, les larmes — les portes sont restées closes. Divine est morte sans avoir été prise en charge.

Ce drame a provoqué une onde de choc dans la capitale. Sur les réseaux sociaux, les messages de colère et d’indignation se multiplient. Pour beaucoup, ce n’est pas seulement une tragédie individuelle, mais le symbole d’un système de santé à deux vitesses, où l’argent décide qui a le droit de vivre.

Le gouvernement a réagi en suspendant le service des urgences de HJ Hospitals, propriété de l’homme d’affaires indien Harish Jagtani, et a ouvert une enquête via l’Inspection générale de la santé. Mais pour la famille de Divine, aucune sanction ne ramènera leur fille.

“Elle avait un nom qui portait l’espoir. Et c’est l’indifférence qui l’a tuée,” confie sa mère, la voix brisée.

Ce drame relance le débat sur la régulation des cliniques privées, le droit à la santé pour tous, et la nécessité d’un système hospitalier plus humain, plus juste, plus accessible.

HJ Hospitals, souvent présenté comme l’un des hôpitaux les plus coûteux de Kinshasa, est désormais sous le coup d’une enquête officielle ouverte par l’Inspection générale de la santé. Le ministère de la Santé a indiqué que des sanctions pourraient être élargies en fonction des conclusions de l’enquête.

« Il est inadmissible qu’un patient en détresse soit confronté à des barrières financières mortelles. La santé n’est pas un luxe, c’est un droit », a déclaré un responsable du ministère sous couvert d’anonymat.

Ce scandale soulève des questions profondes sur la régulation des établissements privés, le rôle de l’État dans la protection des citoyens vulnérables, et les pratiques commerciales dans le secteur de la santé.

La famille de la victime, encore sous le choc, appelle à la justice et à une réforme urgente du système hospitalier congolais.

Aimé Wa Nzambi