Parole Kamizelo face à la CSAC : Quand la pensée critique devient un acte de résistance

Kinshasa, 14 septembre 2025 — Le philosophe et chroniqueur politique Parole Kamizelo, figure emblématique des débats télévisés congolais, a été frappé d’une interdiction de passage dans les médias par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Une mesure qui suscite une onde de choc dans le paysage médiatique et relance le débat sur la liberté d’expression en République démocratique du Congo.

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Une sanction sans procès

Selon les informations disponibles, la décision du CSAC est tombée sans audition préalable ni justification publique. Kamizelo, connu pour son franc-parler et ses analyses tranchées, dénonce une « tentative flagrante de museler la pensée critique » et accuse l’institution de « trahir sa mission en réprimant le débat public ».

« La CSAC n’est pas l’instrument d’un parti politique pour étouffer les voix dissidentes. Vouloir faire taire, c’est reconnaître qu’on ne peut répondre. » — Parole Kamizelo

Une parole qui dérange

Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, Kamizelo ne se contente pas de contester la mesure : il la retourne en acte de défi. En évoquant l’ancien président Joseph Kabila et son silence légendaire, il affirme que sa propre parole est perçue comme plus perturbante encore.

« Je ne suis pas Kabila, et si son silence vous dérangeait, je comprends que ma parole vous perturbe davantage. Mais manda pe esilaka (tout mandat a une fin). Cette mesure ne m’éteint pas, elle m’élève. »

Ce langage mêlant satire, philosophie et culture populaire illustre la force symbolique de Kamizelo : une voix qui refuse de plier, même sous pression institutionnelle.

Liberté d’expression ou contrôle politique ?

Cette affaire soulève une question fondamentale : le CSAC agit-il comme garant de l’éthique médiatique ou comme bras armé du pouvoir pour neutraliser les voix critiques ? Dans un contexte où les médias jouent un rôle crucial dans la construction démocratique, la suspension de Kamizelo pourrait bien devenir un cas d’école.

Au-delà de l’indignation, cette situation pourrait catalyser une mobilisation des penseurs, journalistes et citoyens engagés. Car comme le rappelle Kamizelo, « on n’éteint pas la parole libre ». Et dans une démocratie vivante, la pluralité des voix n’est pas une menace — c’est une richesse.