
Un conflit aux multiples facettes
« Il y a neuf grands domaines de focus », a déclaré Massad Boulos. Parmi eux, des sujets sensibles comme la gouvernance, la décentralisation, le fédéralisme et l’autonomie provinciale. Des revendications portées par les rebelles du M23, qui exigent désormais une co-gestion politique et sécuritaire des zones qu’ils contrôlent. Une ligne rouge pour Kinshasa, qui refuse toute forme de partition ou de légitimation d’un pouvoir parallèle.
L’intégration du M23 : une bombe institutionnelle
Autre sujet brûlant : l’intégration des rebelles dans l’armée régulière et les institutions politiques. Une demande récurrente du M23, mais rejetée par le Parlement congolais, qui a voté une loi excluant tout « brassage » avec les groupes armés. Cette position ferme complique les négociations et pose un dilemme constitutionnel : peut-on intégrer des rebelles dans les structures républicaines sans violer les principes de souveraineté et d’unité nationale ?
Entre pragmatisme et propagande
L’analyse de Massad Boulos tranche avec les déclarations tonitruantes de Donald Trump, qui affirme que « la paix est déjà là ». Sur le terrain, les affrontements se poursuivent, les négociations de Doha sont en pause, et les exigences des belligérants restent irréconciliables. Le conseiller américain reconnaît que certains points « prendront du temps », notamment ceux qui touchent aux fondements juridiques et institutionnels de l’État congolais.
Constitution : obstacle ou levier ?
La Constitution congolaise, censée garantir l’unité et la souveraineté du pays, devient paradoxalement un champ de bataille politique. Faut-il l’amender pour permettre une sortie de crise ? Ou faut-il s’y accrocher comme rempart contre les dérives ? La question reste ouverte, mais elle révèle une vérité essentielle : la paix ne se décrète pas, elle se négocie dans le respect des institutions.
Conclusion :
Le processus de paix en RDC ne se résume pas à des calendriers diplomatiques. Il touche au cœur même de l’État, à ses lois, à sa cohésion. Et si la paix doit venir, elle devra d’abord convaincre la Constitution.